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Comme j’aime bien vous faire profiter de mes découvertes, je vais vous raconter ma dernière escapade, à Rouen cette fois…Je me suis laissée entraîner au Zénith pour aller voir ce spectacle sans trop savoir à quoi m’attendre. Je n’avais vu que la bande annonce. Pour la première fois au monde,  l’Opéra National de Moscou se produisait en tournée en France pour présenter au public les plus beaux airs de la musique classique et de l’opéra. L’Opéra National de Moscou est très difficile à avoir en tournée et c’était donc déjà un évènement en soi. C’est sur une mise en scène assez exceptionnelle, avec un orchestre de 60 musiciens, 50 choristes, et 40 danseurs que nous avons découvert cette création, ce show, sorte de « hit » de la musique classique, avec le Chœur, l’orchestre symphonique et le ballet du chorégraphe Gedeminas Taranda danseur étoile à vie du Bolshoï. Malgré l’austérité du lieu et les sièges très inconfortables, je me suis laissée vite embarquer pour deux heures 30 de pur plaisir, laissant mes réticences au vestiaire…  Sur l’écran géant, de très belles images en rapport avec la musique sont diffusées, tandis que le chef lance son orchestre. Les musiques et les ballets s’enchaînent Quelques numéros de voltige aérienne permettent aux danseurs de se changer, j’avoue que ce n’est pas ce que je préfère... Le comédien Raphaël Beauville, maître de cérémonie,  fait la liaison entre les œuvres du programme et nous replonge, non sans humour, dans la vie des auteurs et compositeurs joués : Bizet, Vivaldi, Verdi, Tchaïkovski, Beethoven, Rossini, Puccini, Schumann, Mozart, Offenbach… reprennent vie sous ses traits. De « Carmen » à « La Traviata » en passant par « Guillaume Tell », « Nabucco », « La Lettre à Élise », « Le Boléro » ou « Les Noces de Figaro », aucun des plus célèbres airs du répertoire ne sera oublié. Bien que je sois plutôt branchée danse contemporaine, je ne boude pas les chorégraphies classiques lorsqu’elles sont bien interprétées, ce qui est le cas. Celle, très originale du boléro de Ravel me ravit particulièrement. Verdi, se laisse écouter et les chœurs nous interprètent, entre autre, un « Nabucco » magnifique. Tout cela est très agréable.

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Cliquez sur le lien ci-dessus pour voir l'intégralité du "boléro"

b1b.jpgLe moment le plus fort, je le dois néanmoins à Raphaël Beauville lorsqu’il entre dans la « peau » de Tchaïkovski, pour évoquer sa rencontre avec la baronne von Meck. Un moment poignant qui me touche particulièrement, interprété d’une manière magistrale par ce comédien décidément très doué. L’année 1876 aura en effet, été marquée pour Tchaïkovski par sa rencontre avec cette dame russe richissime, veuve et mère de onze enfants, qui tombe amoureuse de lui à travers sa musique. Pour lui permettre de se consacrer entièrement à son art, elle propose au compositeur de lui verser une rente de 6000 roubles par an, le plaçant ainsi dans une situation beaucoup plus confortable qu’auparavant. Elle ne pose qu’une seule condition : ils ne se verront jamais. Pacte conclu. Pendant quatorze ans, la baronne rémunérera ainsi Tchaïkovski, sans jamais le rencontrer, tout en échangeant avec lui une correspondance volumineuse et passionnée dans laquelle le compositeur expose ses vues sur la musique, la littérature, la religion, l'histoire, la politique...  Mais la baronne était elle-même une personne fascinante, qui tenait du mécène, de l'amateur éclairé, du bas-bleu, de la folle hystérique. Ces correspondances, sont la principale source de ce que nous savons de l’univers intérieur et de la personnalité de Tchaïkovski. Elles ont été brûlées par Mme Von Meck elle-même le jour où elle s'aperçut, enfin, qu'il ne lui rendait nullement son amour, et surtout qu’il aimait les hommes… Il ne subsiste malheureusement plus que les correspondances qu’elle avait elle-même adressées à Tchaïkovski ainsi que l’ultime réponse écrite par le compositeur après la rupture. Raphaël Beauville s’adresse alors à une femme, choisie au hasard dans la salle, et lui lit ce qui est une véritable « déclaration d’amour » de Tchaïkovski à Mme von Meck. Dans cette dernière lettre, il lui confie combien il l’a aimée et aussi qu’elle fût le seul « véritable » amour de sa vie. Il lui exprime sa détresse affirmant que sans elle, il se sent incapable de composer ni même de continuer sa vie… Ultime tentative de manipulation, où sentiments réels ? Nul ne le saura jamais. En tout cas c’est très beau. Je suis émue, la salle applaudit à tout rompre. Nous apprenons aussi que c’est en achevant, en 1893,  sa sixième symphonie en souvenir de Mme von Meck, « l’adagio lamentos » qui  d’ailleurs est qualifié de pathétique et sonnant comme un requiem, que Tchaïkovski mourra en quelques semaines. Certains disent du choléra, tout comme sa mère, d'autres d'une conjuration qui réprouvait sa sexualité. Dans les deux cas, la fatalité l'aura tristement rejoint…

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Autre coup de cœur de la soirée : Dima Malikov. Tantôt à la baguette, tantôt au piano, ce jeune homme né en 1970, issu d’une grande famille d’artistes renommés, m’a littéralement charmée. Très connu parait-il dans son pays natal, il est beau comme un Ange, ce qui ne gâche rien. Lorsqu’il joue Chopin, Beethoven, Bach, Mozart où même l’une de ses propres compositions, le paradis n’est pas loin… Inutile de vous préciser que le piano est mon instrument de musique préféré, je pense que vous l’aurez compris. En conclusion je dirais que j’ai passé une excellente soirée alors que je ne m’y attendais pas vraiment. Je me suis laissée surprendre et séduire par la qualité de ce spectacle. Un grand merci à celle qui me l'a fait découvrir et qui se reconnaitra.

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